Les technologies numériques ont permis au harcèlement scolaire de prendre de nouvelles formes. Et les enfants de moins de 12 ans, de plus en plus connectés, n’échappent désormais plus au phénomène. Heureusement, des outils existent pour s’en prémunir et y répondre de la meilleure façon.

Le harcèlement scolaire n’est pas un phénomène nouveau, loin de là, mais des nouvelles technologies comme Internet puis plus récemment le smartphone lui ont permis d’évoluer. Alors qu’il se limitait quasi exclusivement à la sphère scolaire proprement dite – en classe, dans les couloirs, à la cours de récréation voire à la sortie de l’école -, le harcèlement a profité de ces technologies en question pour s’étendre tant spatialement que temporellement. En devenant « cyber », le voilà désormais possible pratiquement partout et tout le temps…

Nous avons déjà tous été victimes d’une petite pique ou d’une moquerie en ligne. La plupart du temps, c’est bon enfant et finalement sans grande conséquence. Mais parfois, les choses peuvent aller plus loin, beaucoup plus loin… Le cyber-harcèlement est à l’image d’Internet : les possibilités sont quasi infinies. Des commentaires désobligeants sur les réseaux sociaux aux insultes via des messageries, de la diffusion de rumeurs ou de photos par mail au vol de données pour bloquer un compte, voire même jusqu’à la création de faux profils ou de sites, ce ne sont pas les manières d’harceler qui manquent.

Les choses vont plus loin en ligne

Mais pour que ces comportements puissent répondre à l’appellation de « harcèlement », ils doivent toutefois remplir plusieurs critères. Tout d’abord, ces nuisances – qu’il s’agisse d’insultes ou de menaces – doivent avoir un caractère répétitif et ne pas s’être produites qu’une seule fois. Bien entendu, elles doivent également être intentionnelles. Et puis, il doit y avoir dans ces agissements une volonté manifeste de nuire à la personne, de la blesser. Souvent, on constate également un rapport de force déséquilibré entre le harceleur et la victime. Le cyber-harcèlement est la plupart du temps le prolongement d’un harcèlement classique, mais les choses ont tendance à aller plus loin en ligne puisque, sous couvert de distance et/ou d’anonymat, le harceleur jouit d’un sentiment d’impunité. D’après des chiffres communiqués par Child Focus, un adolescent belge sur trois aurait déjà été victime de cyber-harcèlement, tandis qu’un sur cinq confie avoir été l’auteur de tels agissements.

En augmentation chez les 12 ans et moins

Ce n’est pas un scoop : les jeunes sont hyper-connectés et passent une bonne partie de leur temps sur les réseaux sociaux, y postant messages et photos. Les chiffres sont éloquents puisque plus de 85% des 13 ans et plus se connecteraient régulièrement sur divers réseaux sociaux. Si ce n’est pas une mauvaise chose en soi, notamment en matière de socialisation et de développement identitaire, c’est aussi la porte ouverte à certaines dérives, dont le cyber-harcèlement. Et alors qu’on pourrait penser que le phénomène ne touche que les adolescents et les jeunes adultes, on constate une augmentation du phénomène chez les enfants de 12 ans et moins. Car eux aussi sont de plus en plus connectés. Ils sont en effet toujours plus nombreux à utiliser un ordinateur voire à disposer d’un téléphone portable, et donc parfois du même coup d’un accès à Internet et aux réseaux sociaux. Si ces derniers sont pour la plupart interdits aux moins de 13 ans – c’est notamment le cas de Facebook -, on y retrouve pourtant bel et bien des enfants qui n’ont pourtant pas l’âge requis. Que ce soit avec l’aval ou non des parents. Selon une étude européenne récente, plus de 40% des 9-12 ans seraient ainsi inscrits sur un réseau social, Facebook dans une très grande majorité.

Des pistes concrètes d’action et de réflexion

On mesure là toute l’importance de sensibiliser enfants, parents et enseignants aux dérives possibles en ligne, de savoir comment s’en prémunir, mais aussi comment réagir quand un enfant ou un adolescent est victime de cyber-harcèlement. Éducation, sensibilisation, contrôle parental, etc : les outils ne manquent pas, encore faut-il en disposer et bien sûr les maîtriser. L’asbl Loupiote, qui sera présente au Salon Éduc 2020, a ainsi développé deux modules d’animation de 100 minutes, pour les 13-20 ans mais aussi pour les 9-12 ans. Des supports audiovisuels servent de point de départ pour aborder avec les jeunes diverses notions comme le vivre ensemble, le respect, l’empathie, l’effet de groupe, et bien entendu donner des pistes concrètes d’action et de réflexion pour lutter contre le harcèlement, qu’il soit en ligne ou hors ligne. L’accent est également mis sur le développement d’une meilleure citoyenneté en ligne, ainsi que sur un usage responsable d’Internet et des réseaux sociaux.

Bonne nouvelle, le Salon Éduc vous offre la possibilité de remporter deux animations prévention (cyber-)harcelement !

  • Public : groupe de maximum 30 jeunes de 8 à 12 ans (1 classe)
  • Durée : 100 minutes minimum
  • Lieu : au sein de vos locaux (en Fédération Wallonie-Bruxelles)
  • Matériel : possibilité d’amener projecteur et système son
  • Prix : forfait de 125 € par animation de 100 minutes pour 30 jeunes, déplacements compris

Toutes les informations sur ce concours sont à retrouver sur la page Facebook Enseignons.be