Les mesures curatives : une réponse immédiate
Les solutions rapides et radicales, comme les sanctions, représentent ce que Johan Deklerck appelle des « mesures curatives ». Ces mesures visent à traiter directement le problème dès qu’il se manifeste. Par exemple, lorsqu’un élève insulte plusieurs de ses camarades, une retenue ou une exclusion temporaire peut être appliquée.
Ces interventions sont situationnelles et à court terme, offrant une réponse immédiate à un problème spécifique. Cependant, si elles peuvent être nécessaires pour restaurer le calme, elles ne résolvent pas toujours les causes sous-jacentes des comportements violents. Deklerck souligne que ces mesures curatives doivent être suivies d’autres actions pour prévenir la répétition du problème.
La prévention spécifique : anticiper les problèmes
Lorsque les comportements violents se répètent, comme c’est souvent le cas avec le harcèlement scolaire, il est nécessaire de réfléchir à une prévention plus ciblée. C’est ce que Deklerck appelle les « mesures spécifiques de prévention ». Ici, l’objectif est d’interroger non seulement la manière de gérer le problème lorsqu’il survient, mais surtout comment l’éviter à l’avenir.
La prévention spécifique vise directement le problème et cherche à limiter ses déclencheurs. Par exemple, pour lutter contre le harcèlement, des campagnes de sensibilisation dans les classes peuvent être mises en place. On peut également organiser des ateliers sur la gestion des émotions ou le respect des différences. Ces actions visent à outiller les élèves pour qu’ils sachent reconnaître et éviter des comportements néfastes.
La prévention générale : agir sur le bien-être collectif
Au-delà des problèmes spécifiques, Johan Deklerck propose également des « mesures générales de prévention ». Ici, le focus se déplace de la gestion des conflits vers la promotion d’un bien-être collectif. Il s’agit d’une approche plus indirecte, où le climat relationnel et les dynamiques de groupe sont au centre des préoccupations.
Pour améliorer le climat scolaire, des outils comme la médiation par les pairs, des formations à la communication non violente ou des ateliers de négociation peuvent être mis en place. Par exemple, instaurer une réflexion démocratique sur les règles de la classe ou travailler sur l’estime de soi et la gestion des émotions peut permettre de créer un environnement où chacun se sent valorisé et écouté.
Un cadre global pour le bien-être
Enfin, Deklerck élargit sa réflexion à la création d’un cadre global favorable au bien-être à l’école. Ce niveau d’action ne se concentre plus uniquement sur la prévention des problèmes, mais sur l’amélioration de la qualité de vie de tous les acteurs de l’école. Ici, l’accent est mis sur le développement d’un climat de classe harmonieux et sur la promotion du « vivre ensemble ».
Des activités visant à renforcer la cohésion des groupes, à encourager la coopération plutôt que la compétition, ou encore à développer des projets communs peuvent être intégrées dans la vie scolaire. Par exemple, organiser des journées de cohésion, des débats autour de la citoyenneté ou des activités sportives collectives peut contribuer à instaurer une atmosphère où les tensions sont moins susceptibles d’apparaître.
Une approche globale pour une école apaisée
En résumé, la gestion de la violence à l’école ne peut se limiter à des réponses ponctuelles. La théorie de la « Pyramide de prévention » de Johan Deklerck montre qu’une approche efficace passe par plusieurs niveaux d’action. Si les mesures curatives sont nécessaires pour répondre à des situations urgentes, elles doivent être complétées par des actions de prévention directe, tant spécifiques que générales, qui visent à anticiper les conflits et à améliorer le climat scolaire.
Le véritable objectif est d’instaurer un cadre global où chaque élève et enseignant peut s’épanouir. En combinant des interventions à court terme et un travail sur le long terme, il est possible de favoriser un environnement où la violence n’a pas sa place et où le bien-être de tous est priorisé.